Le réseau bus Tisséo : 10 ans de développement pour mieux vous transporter.

Le métier de chef de projet Offres de transport et mobilité 

Interviewer : Nelly, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre rôle au quotidien ?
Nelly : Bien sûr. Je suis cheffe de projet Offres de Transport et Mobilité à la direction Pilotage et Attractivité du Réseau. Nous sommes trois à occuper ce poste, chacun ayant la responsabilité d’un secteur spécifique de l’agglomération toulousaine. Le mien couvre 34 communes et une partie de Toulouse, soit environ 400 000 habitants.
Interviewer : En une phrase, comment décririez-vous votre mission ?
Nelly : Notre mission est de planifier l’offre de transport en fonction des besoins des communes, grâce à des études sur la démographie, les dynamiques économiques et les flux de déplacements. Les analyses prospectives de nos collègues spécialisés nous permettent d’anticiper les évolutions et de guider nos choix dès les premières étapes de conception.
Interviewer : Lucas, qu’ajouteriez-vous sur ce métier ?
Lucas : Mon rôle est similaire : je conçois, planifie et optimise les solutions d’offre de transport, en les adaptant aux territoires et aux habitants. Cela inclut la coordination des partenaires et des ressources pour assurer la faisabilité des projets.
 

La démarche : des études à la mise en œuvre

Interviewer : Concrètement, comment définissez-vous une nouvelle offre de transport ?
Nelly : Tout commence par un diagnostic précis du territoire : on analyse les besoins, les itinéraires potentiels, les horaires et les correspondances nécessaires avec les autres réseaux comme le métro, le tram ou le TER. Ensuite, nous présentons nos propositions aux élus lors de commissions territoriales.
Lucas : Les commissions territoriales sont des moments clés : elles se déroulent généralement dans les mairies ou les salles des fêtes, 2 à 3 fois par an et par secteur. Elles réunissent les élus locaux, les partenaires territoriaux, et parfois des techniciens. Pour chaque secteur, il s’agit d’échanger et valider les projets d’évolution. Pour la réorganisation du réseau en 2028, nous avons présenté les résultats de l’enquête mobilités 2023* et avons réalisé un atelier cartographique avec les participants afin de récolter des informations locales, très précises et par conséquent au plus près de leur besoin. 

*Une enquête mobilité permet de connaître les mobilités quotidiennes des habitants d’un territoire et d’obtenir une « photographie » de leurs déplacements pour un jour de semaine.
 

Un exemple concret de projet 

Interviewer : Pouvez-vous nous donner un exemple de projet récemment réalisé ?
Nelly : Oui, par exemple la création de la ligne 25 répondait à un besoin de déplacement identifié dans l’ancien plan de déplacements urbain. Cela a nécessité plusieurs années de travail, avec des études d’itinéraires, de la concertation avec les habitants du territoire, des validations et la coordination avec différents services pour aboutir à un service qui complète efficacement le réseau existant.
Lucas : De mon côté, je travaille sur des projets de réorganisation autour de la 3ème ligne de métro et de la connexion ligne B dans le secteur du Sicoval. C’est une mission passionnante, car elle implique de repenser le réseau bus pour faciliter les connexions avec cette nouvelle infrastructure. Nous aimerions pouvoir connecter chaque commune avec un axe structurant du réseau : pôle d'échange, métro ou Linéo...
 

La polyvalence du métier et les collaborations

Interviewer : Votre métier demande donc de travailler en transversalité ?
Nelly : Tout à fait. Nous intervenons de A à Z : du recensement des besoins auprès des usagers et des élus à la mise en œuvre des projets. Nous collaborons avec de nombreux services internes, mais aussi avec les collectivités, les gestionnaires de voirie et nos collègues de l’exploitation chez Tisséo Voyageurs qui ont l’expérience du terrain.  
Lucas : Il y a aussi des réunions techniques régulières, notamment avec la Région, pour préparer la rentrée scolaire, ou encore des présentations et des échanges avec les commissions des grands employeurs et la commission des partenaires. 

Le Comité des Partenaires donne son avis sur les évolutions majeures de l’offre de mobilité, la politique tarifaire, la qualité des services et le Plan de Mobilité. Il regroupe quatre collèges : collectivités, syndicats, employeurs et usagers/habitants.

La Commission des Grands Employeurs a pour vocation d’être un lieu d’échanges avec les plus grands employeurs publics et privés, employant plus de 500 salariés et implantés sur le territoire desservi par Tisséo. 

Les défis et les moments clés

Interviewer : Quels sont les défis que vous rencontrez dans votre métier ?
Lucas : Il faut savoir s’adapter aux aléas, comme des chantiers ou des événements imprévus. Les demandes les plus courantes concernent des renforcements d’offre, des modifications d’itinéraire ou encore des horaires étendus en soirée et le week-end.
Nelly : Un des moments clés reste les essais bus qui permettent de vérifier la faisabilité technique de nos propositions avant leur mise en service.

Les demandes et l’offre possible

Interviewer : Pourquoi Tisséo ne peut-il pas répondre à toutes les demandes de création de lignes de bus dans l’agglomération toulousaine ?
Nelly :  Plusieurs raisons expliquent pourquoi nous ne pouvons pas donner suite à toutes les demandes. Tout d’abord, il arrive que certaines zones aient une voirie non adaptée au transport urbain, ce qui complique ou empêche la mise en place d’un service de bus sécurisé. Ensuite, il faut tenir compte des coûts, qu’ils soient économiques ou humains : nous gérons de l’argent public, ce qui exige une gestion budgétaire stricte. Par ailleurs, nous devons évaluer l’adéquation entre l’offre et la demande. Si la fréquentation potentielle est trop faible, la demande peut être refusée.
Lucas : Certaines requêtes sont également mises en attente, notamment lorsque le secteur est en cours de développement, comme lors de la création d’une ZAC. Enfin, des contraintes techniques ou d’attractivité peuvent peser sur nos décisions. Par exemple, un arrêt peut être refusé en l’absence de trottoirs ou de passages piétons, ou encore, dévier une ligne existante pourrait allonger les temps de trajet et réduire son efficacité. Nous devons donc toujours trouver un équilibre entre ces différents paramètres.